Face aux enjeux environnementaux et aux défis posés par le changement climatique, l’éco-construction s’impose comme une solution de choix pour réduire l’impact environnemental des bâtiments, tout en offrant confort et bien-être aux habitants. Quels sont ces nouveaux standards qui font évoluer les pratiques du secteur de la construction ?
Les fondements de l’éco-construction
L’éco-construction englobe un ensemble de démarches et de pratiques visant à minimiser l’impact environnemental des bâtiments tout au long de leur cycle de vie, depuis la conception jusqu’à la démolition. Parmi les principales préoccupations figurent la réduction des consommations d’énergie, d’eau et de matériaux, ainsi que la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et des polluants atmosphériques.
Plusieurs principes essentiels guident cette approche :
- l’utilisation de matériaux renouvelables, recyclés ou à faible impact environnemental ;
- la conception bioclimatique, qui consiste à tirer parti des caractéristiques du site (orientation, topographie, végétation) pour optimiser les performances énergétiques et le confort thermique du bâtiment ;
- l’intégration harmonieuse dans l’environnement naturel et construit;
- la prise en compte du cycle de vie complet des matériaux et des équipements ;
- la qualité de l’air intérieur, notamment par le choix de matériaux et de systèmes de ventilation adaptés.
Les labels et certifications qui encadrent les pratiques
Afin d’encourager et de valoriser les démarches d’éco-construction, plusieurs labels et certifications ont été développés à l’échelle nationale et internationale. Parmi les plus connus, on peut citer :
- La certification HQE (Haute Qualité Environnementale) en France, qui évalue la performance environnementale des bâtiments selon 14 critères regroupés en 4 thématiques : énergie, environnement, santé et confort ;
- Le label Passivhaus, d’origine allemande, qui garantit une très faible consommation énergétique grâce à une conception bioclimatique poussée et à une isolation thermique renforcée ;
- La certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method), originaire du Royaume-Uni, qui évalue également la performance environnementale des bâtiments selon plusieurs critères tels que l’énergie, l’eau, les matériaux ou encore la pollution ;
- Le label LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), développé aux États-Unis, qui attribue des points selon différentes catégories (énergie, eau, matériaux, environnement extérieur) pour déterminer un niveau de certification (certifié, argent, or ou platine).
Les matériaux et techniques innovantes
L’éco-construction fait également appel à des matériaux et des techniques innovantes pour réduire l’impact environnemental des bâtiments. Parmi les exemples notables, on peut citer :
- Le bois, un matériau renouvelable et à faible impact environnemental, dont la construction en ossature légère permet de limiter les besoins en matériaux et d’accélérer la mise en œuvre;
- Les matériaux biosourcés comme la paille, le chanvre ou la terre crue, qui présentent des propriétés intéressantes en termes d’isolation thermique et acoustique, de régulation hygrométrique et de stockage de carbone ;
- Les systèmes constructifs modulaires et préfabriqués, qui permettent de réduire les délais de chantier et de limiter les nuisances sonores et les émissions de poussières ;
- L’utilisation de panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques, ainsi que de pompe à chaleur géothermique ou aérothermique pour assurer une production d’énergie renouvelable sur place.
Des exemples concrets d’éco-constructions remarquables
Certaines réalisations illustrent parfaitement les potentialités offertes par l’éco-construction. Ainsi, le siège social du Crédit Coopératif à Nanterre (France) est certifié HQE et affiche une consommation énergétique inférieure de 40% à celle d’un bâtiment tertiaire classique. Le bâtiment The Edge à Amsterdam (Pays-Bas), considéré comme l’un des plus écologiques au monde, est équipé de 15 000 m² de panneaux solaires et affiche une consommation énergétique négative. Enfin, la Tour Elithis Danube à Strasbourg (France) est le premier immeuble d’habitation à énergie positive : grâce à ses panneaux solaires et à son isolation renforcée, il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme.
Au-delà de ces exemples emblématiques, l’éco-construction se démocratise progressivement et s’impose comme un choix pertinent pour répondre aux enjeux environnementaux actuels. Les nouveaux standards qui se développent, tant en termes de réglementation que de techniques et matériaux innovants, permettent de bâtir durable tout en garantissant un cadre de vie agréable et confortable aux occupants.
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